Lucie.Pons.18 La réorganisation des guichets dans le TER Grand Est marque un tournant significant dans le paysage ferroviaire. La région, confrontée à un renouvellement rapide des pratiques des usagers, met en place une nouvelle carte des guichets qui reflète un engagement d’optimisation des ressources. Avec des partenariats inédits comme celui avec La Poste, ce changement ne peut que captiver l’attention des usagers, tout en soulevant plusieurs questions pertinentes.
- Réorganisation des guichets : objectifs et enjeux
- Partenariat avec La Poste : un nouveau modèle de service
- Impacts sur les usagers et les employés
- Les réactions et réserves des acteurs du secteur
- Vers quoi s’oriente le transport ferroviaire dans le Grand Est ?
Réorganisation des guichets : objectifs et enjeux
La mise en œuvre d’une réorganisation des guichets du TER Grand Est est alors le fruit d’une observation minutieuse des nouvelles tendances de consommation. Depuis quelques années, une tendance forte s’est dessinée : 31 % des billets étaient achetés en 2019 dans les guichets, tandis qu’en 2023, ce chiffre est tombé à un surprenant 11 %. La digitalisation des services et la création d’applications mobiles comme Mobigo en sont les principaux moteurs.
Face à cette situation, la région Grand Est a pris la décision de fermer treize guichets dès janvier 2026, et de réduire les horaires d’ouverture dans seize autres gares. Ces décisions visent à ajuster le service public aux nouvelles habitudes des usagers. L’objectif affiché est avant tout d’optimiser l’utilisation des fonds publics.
Cette compression des services au guichet soulève des questions sur l’accessibilité des transports publics. En effet, de nombreuses personnes, notamment celles qui ne sont pas à l’aise avec le numérique, pourraient se retrouver en difficulté. Comment garantir que chacun puisse accéder à l’information et acheter ses billets sans subir trop d’incertitudes ?
| Gares et Statut | Action prévue | Moyenne de billets vendus/jour | Coût annuel en euros |
|---|---|---|---|
| Bischwiller | Fermeture | 6 à 10 | 8,000 |
| Soultz-sous-Forêts | Fermeture | 6 à 10 | 8,000 |
| Wissembourg | Fermeture | 6 à 10 | 8,000 |
| Thann | Fermeture | 6 à 10 | 8,000 |
| Mulhouse | Réduction des horaires | Variable | Variable |
Le tableau ci-dessus illustre la logique économique derrière ces décisions, où le coût d’exploitation d’un guichet est jugé disproportionné par rapport aux ventes de billets. Prudence est de mise, car le dentiste des finances publiques, tel qu’évoqué par Thibaud Philipps, peut parfois tourner à l’angoisse pour les usagers qui souhaitent avoir un soutien en gare.
Partenariat avec La Poste : un nouveau modèle de service
La réponse de la région face à la fermeture des guichets s’est articulée autour d’un partenariat audacieux avec La Poste. En effet, dans dix des treize villes où les guichets fermeront leurs portes, ce service sera transféré aux bureaux de La Poste. Cela soulève donc de nouveau questionnements : la Poste, dont la réputation est solidement ancrée dans la distribution de lettres et de colis, pourra-t-elle s’adapter à la commercialisation de billets TER ?
Le projet implique que les agents de La Poste soient formés afin de pouvoir gérer non seulement la vente des titres de transport, mais également le conseil aux usagers. Ce changement représente une récompense de 16,000 euros par bureau et par an, un tarif qui sera surveillé de près par les élus afin de maximiser le retour sur investissement pour les services publics.
- Formation des personnels de La Poste
- Élargissement des services offerts
- Création de synergies entre les usagers
Ce système de relais doit présenter l’avantage de maintenir une certaine proximité pour les usagers habitués à se rendre dans leur gare locale. De plus, la Maison des mobilités à Wissembourg, qui se rapproche des infrastructures ferroviaires, pourrait offrir des alternatives encore plus souples. Si ce modèle s’avère concluant, une réflexion plus large sur la manière de concevoir le transport ferroviaire pourra être engagée. Cela pourrait redistribuer les cartes et mener à d’autres partenariats innovants dans le cadre des transports publics.
Impacts sur les usagers et les employés
Avec cette réorganisation, les impacts pour les usagers et les employés de la SNCF sont multiples et méritent d’être énoncés. D’un côté, le passage de la vente en ligne et des distributeurs automatiques représente une simplification. La cadence des voyages est accélérée, et les usagers sont souvent ravis de cette fluidité. Cependant, les usagers qui ne disposent pas d’Internet ou qui sont mal à l’aise avec les nouvelles technologies peuvent se trouver démunis.
Pour les employés de la SNCF, ce changement signifie également des mutations, voire une requalification. Dans ces sept mois qui précèdent la fermeture officielle des guichets, la SNCF devra redéployer ses ressources humaines. Les syndicats, comme la CGT, s’inquiètent des nombreux départs à la retraite non remplacés, augmentant ainsi la pression sur les équipes en place. Ce pic dans les mobilités forcées pourrait engendrer une crise sociale si des mesures d’accompagnement ne sont pas mises en place.
| Impact sur les employés | Conséquences possibles |
|---|---|
| Mutations et mobilité | Perturbation de l’équilibre vie professionnelle/vie personnelle |
| Formation | Pression accrue sur les agents restant en poste |
| Départs à la retraite | Diminution de l’effectif permanent |
Les répercussions des fermetures de guichets pourraient donc avoir un effet domino tant sur la qualité du service que sur l’expérience client. Comment faire en sorte que l’enthousiasme pour la digitalisation ne dépasse pas la réalité du manquement en matière de services en gare ?
Les réactions et réserves des acteurs du secteur
Le décret du conseil régional a provoqué un tollé au sein de la population. Les syndicats, en premier lieu, ont exprimé leurs inquiétudes. La CGT cheminots s’est lynchée et a déclaré qu’il s’agissait d’une attaque frontale à l’encontre de la qualité du service public. Une pétition populaire a vu le jour, réclamant le maintien des guichets, soulignant que ces espaces restent des lieux d’échanges et de sécurité.
D’autres acteurs du secteur, comme la Fédération nationale des associations d’usagers des transports (Fnaut), se montrent également sceptiques. Ils admettent que l’idée du partenariat avec La Poste est intéressante, mais précisent que les usagers pourraient être pénalisés lors de transactions complexes ou lorsqu’ils cherchent des informations précises. En effet, le guichet offre souvent un réconfort certain face à des situations déroutantes pour le voyageur.
- Syndicats : préoccupations sur l’emploi
- Usagers : sentiment de perte de service
- Associations : appel à la vigilance sur la qualité du service
Les voix se font déjà entendre pour rappeler que l’éventuelle disparition des guichets pourrait détériorer la qualité des transports en commun. Cela pose la question de la responsabilité des collectivités locales et régionales dans le maintien d’un service public efficace. Quel équilibre entre rentabilité et accessibilité devrait être trouvé pour ne pas sacrifier les usagers sur l’autel de la performance économique ?
Vers quoi s’oriente le transport ferroviaire dans le Grand Est ?
Avec tous ces changements alignés pour le transport ferroviaire dans le Grand Est, un tableau assez nuancé se dessine. En effet, cette réorganisation ne va pas se faire sans douleur. Les usagers ont besoin d’être rassurés sur l’avenir de leur service public ferroviaire. Vont-ils vraiment bénéficier d’un service amélioré grâce à la généralisation du numérique ? Ou la promesse d’une fluidité ne doit-elle pas se faire au détriment de la qualité de l’accueil et du service ?
Ce scénario pourrait entraîner un réajustement dans les lignes de tram et les connexions destinées à compléter les services ferroviaires. Les acteurs du secteur, comme FlixBus ou Keolis, pourraient trouver là une opportunité de se positionner encore plus fortement sur le marché du Grand Est Mobilités. Les alternatives offertes par ces réseaux pourraient également soulager la pression sur les infrastructures ferroviaires en proposant une offre plus variée.
| Scénarios futurs | Conséquences potentielles |
|---|---|
| Développement des partenariats | Amélioration de l’accessibilité et de la connectivité |
| Digitalisation accrue des services | Éventuelle déshumanisation du service |
| Services alternatifs de transports | Renforcement de la concurrence et choix pour les usagers |
En conclusion, la réorganisation des guichets du TER Grand Est apparaît comme une étape incontournable, mais elle n’est pas sans conséquences. La nécessité de trouver un équilibre entre efficacité économique et maintien d’un service public de qualité se fait de plus en plus pressante. Cela soulève des questions cruciales sur l’avenir du transport ferroviaire dans cette région : quelles mesures seront prises pour s’assurer que tous les usagers puissent continuer à bénéficier des avantages d’un transport ferroviaire accessible ?
FAQ
1. Pourquoi les guichets du TER Grand Est ferment-ils ?
Les guichets ferment en raison de la baisse substantielle des ventes, passant de 31 % en 2019 à 11 % en 2023. Cela conduit la région à optimiser l’utilisation des fonds publics.
2. Quel impact aura la fermeture des guichets sur les usagers ?
Les usagers risquent de rencontrer des difficultés pour obtenir des billets ou des informations, particulièrement ceux qui préfèrent les interactions humaines.
3. Qui remplacera le service des guichets ?
La Poste assurera le relais dans certaines villes tandis que d’autres gares bénéficieront de services alternatifs.
4. Comment la digitalisation des services affecte-t-elle les employés ?
Les employés pourraient être mutés ou voir leurs horaires réduits, en conséquence de la réorganisation des services.
5. Quelles mesures sont prévues pour rassurer les usagers ?
Une phase d’expérimentation sera mise en place pour évaluer l’efficacité des nouveaux services tout en envisageant des ajustements selon les retours des utilisateurs.
